sorry for the stupid things (ares)

Et tu les regardes s’en aller, ceux que tu aurais préféré ne jamais voir venir. Parce que déjà trop se déroule dans ton esprit, les miettes délaissées de la veille, encore moins l’envie de jouer au bout petit Hughes. De prendre cette place que tu n’as jamais occupée mais le choix n’est pas vraiment tien. De cette voiture emboutie, de cette réalité que t’avais pas demandée, qui te fait t’inquiéter pour elle. T’aurais jamais dû la laisser s’en aller, pas après tout ce qu’elle a déversée mais est-ce que c’était ton droit ? De la retenir ? De la maintenir dans cet enfer tombeau ? De la laisser avec celui qui a tout détruit ? Avec toi ? Non, certainement pas… T’as fait comme tu as pu, comme toujours finalement, à te débrouiller, à essayer de maintenir la tête hors de l’eau sans vraiment y réussir. Parce que t’as sombré, si profondément, si fortement que t’aurais pu y rester, ne plus revoir le jour se lever, si elle n’était pas venue… Si elle t’avait laissé mais l’aurait-elle fait ? Tu sais pas, t’as même pas envie de l’imaginer cette possibilité que les choses se passent différemment. Que les choses se passent autrement… Parce que ce n’est pas le cas, parce qu’elle est apparue et que tout a été meilleur après cela… Comme une baguette magique pour te retirer de tes maux, pour te trouver dans ces parties si infimes de ton être que tu ne laisses personne d’autre atteindre. Et surtout t’as osé, finalement, pour la première fois en parler de Charlie, de tout cela… Et si les blessures sont loin de se refermer elles ont au moins arrêté de saigner, assez pour remonter la pente. Pour réfléchir à l’après, pour comprendre l’ampleur de tes erreurs et travailler sur ce qu’il est possible d’améliorer… Et oublier ce qui ne peut l’être.


Et le souffle reste compliqué, de ce visage tuméfié, devant un tableau sur chair humaine…Et ça aussi t’as dû leur expliquer à ces policiers venant ici-bas chercher la dénommée Euphémia Hughes dont la voiture a embouti un arbre. Découvrant chez cette dite demoiselle un homme prétendant être son frère au visage tuméfié et une pièce de l’habitation complètement détruite. Un coup à finir au poste de police s’en tarder et voir des affiches placardées avec le visage de ta sœur un peu partout. Surtout quand cette dite personne n’a pas pris la peine de prendre son téléphone. Ce qui aurait certainement arrangé rien qu’un peu la situation. Mais t’es un Hughes, malgré toi, capable de captiver ton audience, capable de faire passer des mensonges pour des vérités. Jouant sur de fausses cordes sensible, l’anniversaire de rencontre de ta sœur et son défunt mari. Insisté sur à quel point elle l’aimait, à quel point il lui manque et que c’était un soldat pour clôturer le tableau larmoyant. Expliqué ta maladresse, toi tombé et ayant entrainé une partie des dégâts et pour le reste. Expliqué la peur d’un chat imaginaire qui a fait tout fait tomber sous l’ampleur de ton choc. Voir leurs mines assez dubitatives pourtant, qui ne le serait pas. Tenté d’expliqué la voiture. Le cœur d’une femme est un océan de chagrin. Tenter de rappeler qu’aucun être vivant n’est mort dans l’accident et que si t’as sœur ne s’est pas trouvé à l’hôpital c’est parce que vous êtes poursuivis par une ordre de paparazzis déchainés. Que la pauvre enfant craint pour sa propre sécurité mais qu’elle va bien et se repose dans une clinique privé, très à cheval sur la vie privée de leur clientèle. Toujours observer leurs mines dubitatives et finalement, apporter le coup de grâce, rappeler ton nom, la place de ton père. Politicien ça rend tout plus évident non ? T’essayes que ça soit le cas en tout cas, t’essayes d’avoir ce pouvoir rien qu’un peu, assez finalement. Et ça te dégoutes mais t’es prêt à le faire pour Euphémia, pour sa propre sécurité. Inviter milles mensonges devenant la vérité. De cette voiture qui sera ramenée par une dépanneuse et de ta sœur qui ne devra pas être entendue. Une affaire étouffée pour ne pas détruire sa vie, pour qu’elle ne le soit pas davantage détruite que par ta propre personne.


Et le chasser croiser, de deux partants, pour un rentrant. Et tu sais déjà qu’il regarde tes traits, ceux déformés, ceux encore un peu ensanglanté, de ce nez presque cassé, de tes jointures usées, d’un visage à faire peur, certainement. « J’essayes un nouveau look. » Que tu lâches pour tenter de le dérider un petit peu, parce que tu sais qu’il doit t’en vouloir, trop finalement, normalement parce que c’est ce qui te traverse également l’esprit… Et t’es un peu trop perdu dans l’instant. A pas trop savoir sur quel pied danser, à pas trop savoir comment les avancer les choses, les faire aller, tenir, faire en sorte que tout fonctionne… Mais est-ce seulement encore une possibilité ? Que tout aille bien ? Que ta sœur accepte de te pardonner ? Que les choses prennent ce sens ? Est-ce que tu n’as pas été trop loin ? Et de son regard qui vient se porter sur la pièce, de cette maison qu’il ne connait que trop et n’a sans doute pourtant jamais observé de la sorte. La rage de l’enfant taiseux, c’est certainement le titre qu’on pourrait donner à l’œuvre que vous êtes en train d’observer. De ce coup de poing dans le mur qu’il n’a pas encore pu apercevoir. De ce qui prendrait certainement comme intitulé, la culpabilité du restant… Et elle est toujours là, dans les tréfonds de tes entrailles, cherchant à t’emmener à ses côtés, à te dévorer… « Je vais tout remettre en place, quand elle reviendra tout sera comme avant… » Matériellement en tout cas car pour tout le reste les choses ne seront jamais plus comme elles étaient. De cet avant après que personne ne peut ignorer encore moins toi… Et de tout ce qu’il va certainement te dire, de tout ce que tu as fait de mal… Parce qu’elle a enfoncé un arbre et c’est ta putain de responsabilité… Qu’elle ait chialer, par ta faute, tout revient vers toi… Vers la somme de tes défauts… « Comment elle va ? » Que t’oses finalement demander, sachant bien qu’il ne restera pas longtemps… Qu’il voudra pas de ta personne avant un moment… Et tu le mérites hein… T’as fait du mal à la femme qu’il aime…