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 paradigme (jolene)

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Nikita Aleïev;

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Nikita Aleïev



y. rose
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paradis d'anthologie souillé par satan. vengeresse viscérale promise à celui qui l'a rendue monstre.
fantôme ambulant qu'on déifie. se dévêt sous les néons et fait ouvrir les cuisses d'une autre à sa place.
traditionnel

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Message Sujet: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Lun 21 Nov - 20:22

elle avait pourtant juré, qu'elle ne se laisserait plus souiller. mais nikita tient le secret des lèvres enjoliveuses qui ne jurent qu'à tromper. hospices de promesses insidieuses, qui n'enrôlent que les cervelles ingénues - du genre de celles qui croient en l'avènement du soleil à l'aube et qui dorment, paisibles, se réveillant neuves. elle aussi, parfois, fait semblant d'y compter. dans ses grands jours d'espoir, eden se laisserait presque convaincre par ses rêves les plus fous. l'échappée, la rédemption. ses principales utopies qui la laisseraient filer comme une étoile pour aller mourir au soleil. hier encore, la nymphe exaltait sur les cimes de ses désirs alignés à la chaîne. aujourd'hui, elle en a dégringolé, forclose et brusquée jusqu'aux terres ordurières, les deux bras ficelés dans le dos, les mains encordées pareil, le corps pendu comme ses songes, et le majeur ne pouvant même se croiser contre son index pour orgueilleusement préserver son honneur. eden se fait prisonnière de sa nuit. elle, qui devait partir pour la floride au matin, décommande lâchement auprès de son fiancé par téléphone. l'élocution est bien trop bonne, l'intonation résolue, aucune syllabe ne faillit à la solidité de sa décision. pardon, mon amour. j'ai plus important qui m'attend. j'ai un rendez-vous. deux. avec une infirmière. auprès d'un endormeur. je jouerai les deux. j'ai à panser mes plaies, isma, puis à les anesthésier, sans que tu ne les vois. cette nuit, j'ai à battre la douleur et farder l'échec de mes serments - tu sais, ceux auxquels tu crois, mon ignorant. alors nous remettons à plus tard, notre voyage. on s'oxygénera d'air marin un lendemain, on visitera la lumière un jour où personne ne m'aura éteinte cinq heures plus tôt. et elle raccroche. ravale durement sa salive après ces longues secondes sous l'asphyxie de son aplomb. les balafres pourpres apposées à sa gorge lui font encore ressentir les lacérations dans l'enfonçure de sa trachée. faire performer sa langue est une endurance acerbe, envisager des commérages ou des baisers lui profile des pointes émétiques. et comme elle ne sait plus respirer, eden ne sait plus regarder. ses trous bleu bizut ne traversent plus que la baie évidée, et il n'y a que la misère morne pour lui désarçonner la rétine et y abandonner des saletés. le voile de cendres lui teinte la vie en noir d'ivoire, ne lui concédant plus que des myriades de débris jais évocateurs de profondeur où reposent le désespoir et l'absence d'existence. pourtant, niki continue de déglutir, parce que vomir sa douleur et pleurer sa haine demanderait une sensibilité qu'elle ne sait plus éprouver.

les coups qui se fracassent contre la porte l'extirpent de sa mélancolie maussade. elle les sentirait presque s'écraser contre elle, comme lui, le corps tampon à la fureur animale, défouloir de poings et d'échos. et comme le noir qui apparaît suite à l'absorption des couleurs par la matière, eden sombre ingérée par la violence dont elle a été l'éclopée. malgré sa vétuste et tiède fourrure de lémurs, ce sont des perles froides qui lui roulent par-dessus la peau. elles s'éboulent, récursivement, froides à lui affliger bouffées de chaleur et frissons. alors la chair glaçon fume en fondant. grillée au feu de frayeur, rôtie à la broche acérée. elle étouffe, niki, crève sous la menace cuisante d'un nouveau choc. les coups déferlent encore, effritant le bois délabré. à leur rythme, ses organes rétrécissent, se serrent fort, jusqu'à l'écrasement des uns contre les autres, dans un silence poignant, les palpitations qui font feu. la tension s'empare de sa réalité. l'encéphale toujours insoumis à l'effroi, c'est son corps qui réagit pour elle, tel le mémorial de la géhenne vécue la veille. la nymphe fantôme ne ploie pas, ce sont ses muscles, ses os, les stigmates sur sa peau, qui se pétrifient, redoutant la répétition des sévices subies. sûrement l'instinct de survie corporel. l'enveloppe hurle. avise. veut fuir. mais eden, éthérisée, se lève de son canapé pour rejoindre son entrée, telle l'intrépide qu'elle a toujours été. les souliers de l'autre côté écoulent leur ombre sur le pas. et le silence fait rage. on ne distingue ni émoi, ni cornage. rien ne saurait prouver présence ou posture des deux êtres séparés. et vient le moment d'ouvrir. ismaël, l'autre enfoiré, son père ou kaz. n'importe lequel de ses assaillants pourrait prendre racine derrière cette porte et la crever après l'avoir ouverte. mais quand elle le fait, aucune arme ne s'accole à sa tempe, aucune charge ne s'échoue à son visage. c'est jolene. et ses yeux engourdis, sûrement, elle aussi, victime de cette nuit. « jolene ? » c'est son reflet, qu'elle observe. enfin ; en moins battu. en plus fringant. dans la limite de ce qu'il peut être. elle l'invite à rentrer en lui tournant le dos, retournant s'atterrer sur son canapé. « ferme le verrou derrière toi. » lui prescrit-elle en s'asseyant, alors que la gamine a suivi ses pas. « qu'est-ce-qui t'amène ? il pleut et t'as toujours pas trouvé d'abribus pour ce soir ? » elle questionne, reportant à ses lèvres le joint qu'elle avait abandonné sur la table. elle ravive la flamme, inspire un coup, en souffle un autre. ça fait mal. la toux en témoigne. comment va ma sœur, jo, comment va son âme ?

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organe désséché, peinturluré de rouge pour donner l'impression qu'il bat encore.
faire des lignes, et des lignes, encore des lignes, et se les mettre dans le nez.
la môme vagabonde entre l'hostilité des rues, se retrouve toujours dans des appartements inconnus à imprunter un lit.

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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Lun 5 Déc - 18:25

chimère sévère s'octroie les confessions ratées des âmes en mal d'amour, le corps se fait carcasse, penche d'un côté puis de l'autre, offre aux spectateurs avachis une danse cauchemar, les formes se mélangent, kaléidoscope miracle pour les plus éblouis.
ça se voit dans leurs regards. envie. dégoût. débectés par l'absence d'humanité, ravis que le spectacle soit gratuit. toujours voyeurs pour observer la déchéance des autres, la fascination est morbide, le destin aussi.
les jours se sont fait meurtris, sombres à souhait et dans l'amoralisme qui les composent, ils sont restés les mêmes, d'un ennui crevant, où la nuit et le jour ne forment plus qu'un ensemble grisé, boucle temporelle où les cris ne sont plus. éteints. étouffés par les chairs de passage, par les étoffes usées et les seringues posées à même le sol, témoin d'un mal qui ne s'en va pas. jamais. il est là, démon pudibond qui ne s'en cache même pas, dévore, détruit, consomme les êtres et putréfie les myocardes anesthésiés. il est là, se tient bien droit, figure démoniaque au visage presque humain, le mal incarné personnifié, apparaît dans les mauvais rêves où le corps se fait sueur et larmes, mais jamais, il ne s'en va. accroché à l'épiderme, il en a fait son territoire.
son corps ne lui appartient plus désormais, jolene n'est qu'une chienne enragée qui pleure et tape des pieds pour une dose de plus, pour sentir le grand frisson, pour s'abandonner dans ce sentiment de puissance qui n'existe qu'avec l'illicite. la soumission est chimique, mais elle est totale, le mal règne sur son corps, le marque, le fait sien, opprimée depuis la nuit des temps, l'humanité est réduite aux poussières.
elle déambule, se fait marquise traître d'un monde qui voudrait l'assujettir par un silence total, présence fantomatique qui a fait du queens un tombeau rayonnant où les âmes s'en vont mourir en grande pompe. gourelle à peine mesurée, puissance démesurée, ses paroles sont significatives, prônent une déchéance complète, critiquent l'obsession maladive que la société leur porte. après tout, ils vivent alors qu'ils vivent! haut, grand et fort. qu'ils hurlent à s'en casser la voix, qu'ils grondent à s'en briser les poumons. ils seront à nouveau les empereurs de la ville qui veut les effacer; jolene est leur reine, impératrice autoproclamée qui règne d'une main molle sur son royaume en ruines. ils viennent la rejoindre, main dans la main, viennent crever sur son terrain, terrain miné, no man's land qui lui appartient désormais. elle a gagné.

froid incandescent qui s'infiltre entre les tissus, l'épiderme tremble et prendrait une couleur bleutée, trahit la mortalité de celle qui se faufile entre les ruelles saccagées. ce soir, enfin, le dû poison a été récupéré, s'est introduit dans son carmin, faisant d'elle une créature à la normalité appréciée. elle se sent revivre, offre sa perspective édulcorée aux passants désarçonnés, rejetée d'un vulgaire coup de main, les mots volent haut alors, elle s'échappe. et malgré la dose vite consommée, le spleen s'est mis à l'étouffer, si fort qu'elle s'est arrêtée. crache carmin, observe la tâche sur le macadam, rouge sanglant détonne avec la grisaille du sol rugueux. c'est moche. si moche que les lippes s'étirent, le sourire est macabre, la conforte dans sa toute puissance éternelle. putain. ils ne sont rien, elle est tout, ils ne valent rien, elle est tout... mantra répété encore et encore, résonne de façon cinglante entre les murs rapprochés, s'apparente plutôt à une prière à voix haute mais le divin ne répond pas. il ne répond jamais. alors, le divin n'existe pas. malgré la force de répétition qu'elle s'est appliquée d'y donner, sa pseudo prière tombe dans le vide, l'univers reste morne et vient l'étouffer encore plus, elle pourrait même sentir sa main contre sa gorge. ils veulent la faire taire. sans doute. alors, elle s'échappe, pas rapide, marche et marche, le royaume lui semble menaçant, il se révolte contre sa créatrice.
et puis y'a l'adresse qu'elle connaît trop bien. elle entre dans l'immeuble, monte les étages et puis toc toc contre la porte en bois. finalement, lorsqu'elle aperçoit la nymphe abîmée, elle est tentée de s'en aller, de fuir. mais elle ne le fait pas. t'as une sale tête. qu'elle rétorque, pas d'bonjour ni même de merci, un billet suffira pour combler l'absence de salutations. elle est sacrément abîmée la nymphe, loin de extravagance habituelle qu'on lui connaît, fatiguée aussi, ses traits sont marqués à l'encre noire, détonnent si facilement contre ses prunelles bleutées. nikita, ou eden, peu importe le prénom, n'est plus. effacée, volatilisée, mais ses mots ne manquent pas. j'en sais rien. mais je suis là. puis t'as ouvert. hausse les épaules, observe le décor comme si c'était la première fois. c'est toujours sacré de pénétrer dans l'intimité des autres, et là, encore plus, jolene s'foutrait un châle sur la tête, octroie à l'appartement une dimension presque spirituelle. il s'est passé quoi? alors, elle l'imite, s'assoit aussi, garde une distance. elles n'sont pas amies, pas des inconnues non plus. c'est ton fiancé? elle demande, les prunelles exorbitées plongées vers nikita, la toise de haut en bas.
tend ses doigts, quémande le joint. si longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues. mais pourtant, ni l'une ni l'autre sont devenues différentes. figées dans les cendres.

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Nikita Aleïev;

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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Ven 27 Jan - 16:40

ce soir le corps pleure, étouffé par la chaleur d'une nuit pyromane. l'écume du martyre recouvre la dépouille déjà vitrifiée de la succube, si fragile qu'une perle qui roule suffit à faire craqueler ses écailles, faisant grandir l'explosion, impatiente langoureuse, qui menace d'abîmer quiconque de son éclat. le paradis figé dans les cendres ressemble à l'ultime damnation, au châtiment infligé aux assassins impénitents. elle deviendrait le pensum des incurables, la punition de scélérats invétérés et de bouchers cannibales. les bourreaux forcenés crèveraient seuls d'être forclos dans cette prison de spath, statufiée depuis toute évasure, apathique des moindres tortures, drastiquement insensible aux passions qui harcèlent leurs cerveaux dérangés. de toutes peines elle en serait plus grave que la mort. pareille, mais à leur en infliger la vie. fauchée. mais archère. et ils deviendraient comme elle. fantômaux, pellucides. à rendre désir les génocides. ils se feraient oxalis rampantes sur les sentines, flétries jusqu'au pistil, toxiques jusqu'aux racines. subsisteraient poisons suicidaires au venin acide. attendraient en vain les printemps florissants. dans le sein d'un monde qui les avilirait toujours plus à chaque instant. l'humiliation telle qu'une invitation à la déshumanisation, si massive qu'on ne saurait la décliner. comme la sanction devenue prophétie à laquelle on ne peut échapper. à l'instar de cauchemars, on courrait au ralenti, souffrirait d'épreuves et de supplices obscurs, soumis à l'éternité, puisque jamais l'exécution ne délivre les rêves. l'horreur. eden est l'héroïne d'un mauvais slasher inesthétique. la théâtreuse disgracieuse d'un scénario sinistre aux intrigues difformes. l'étoile régressive d'un blockhaus, aux yeux du pandémonium.

l'infirme subsiste comme une sangsue aleïev. annélide sans soie en proie à inhaler tout de sa copine jolene. boire le parfum et sucer l'hémoglobine. avaler les rêves et gaspiller leur plomb dans des montées morphinéennes. nourris-moi, jolene. il y a des heures que je m'ennuie de ressasser ma nuit. fais-moi éponger tes linges infâmes, je les laverai au savon pâle. le corps amorphe, l'esprit franc-tireur. il n'y a qu'une guerre qu'elle endure, et c'est celle contre sa vie. « t'as une sale tête. » amorce l'invitée en exposant la laideur du cadavre. « merde. moi qui devais défiler pour marc jacobs demain soir. » rétorque niki, vilaine du cœur à la silhouette. une chance qu'elle ait choisi la prostitution aux podiums, en somme. alors, elle s'assoit sur son tombeau et retrouve son souffle en inspirant sur le cône qu'elle avait abandonné le temps d'aller ouvrir la porte. « j'en sais rien. mais je suis là. puis t'as ouvert. » la siphonneuse hausse les épaules pendant que l'agonie cogne à son crâne. si la gamine n'était pas venue, la catin aurait ruminé seule son humiliation. aurait broyé du sale jusqu'à s'endormir le visage asséché de larmes rancunières. mais maintenant, elle ne pleure pas. puisque jolene étrangle les souffrances intrinsèques. les asphyxie. de son haleine saveur javel et de l'effluve hydromel coquetée à son cou. margygr géante des mers, oscille entre l'eau et le miel. « il s'est passé quoi ? » s'inquiète la môme. et lèvres scellées, eden rit en un souffle souffrant. appréciant la curiosité mal placée. aussi inique qu'elle. cynique pareille. elle crache sa fumée, projetant l'aromate thc sur le baume de la sirène. disciple de ses propres nuits, se fait muette pour demeurer gardienne des énigmes nuiteuses diluviennes. « c'est ton fiancé ? » le silence ne peut demeurer quand les présomptions sont absurdes. les yeux grossissent, raffermissant un visage mollifié par la furie clientèle. elle offre le joint pour faire taire les grossièretés. « ismaël ? » elle insiste, veut s'assurer que les soupçons soient bien fondés sur la même personne. puis elle suspend le temps, la laissant réaliser l'indécence - pas si aberrante de ses a priori. « il ne m'aurait jamais laissée comme ça. » s'outre-t-elle en défendant le bourreau de sa vie. si ismaël avait cogné, ismaël aurait tué. valeur de sartier. si le sang ne mène pas à la geôle et à la morgue, alors rien ne sert de le faire couler. parole de benêt. « c'est mal le connaître. » ajoute-t-elle, dédaigneuse. mal le connaître que de le penser suffisamment intelligent pour renoncer en pleine pulsion mortifère. l'héritier ne possède pas si bonne raison. écervelé impulsif qui se chosifie aux moindres colères. « non, c'est… un client. » et la honte se loge invisible en son cœur. elle sent, niki, qu'il est vraiment temps qu'elle arrête de se vendre. elle n'a même plus rien à sacrifier. de son corps, ne restent que des cendres. « il n'est pas au courant. » indique-t-elle, pour les coups, pour les trottoirs. les yeux rivés sur la table basse qu'elle débarrasse, le secret à lui seul relève d'une promesse silencieuse. ne dis rien, jolene. j'ai cœur à croire que ma confiance envers toi ne soit pas dérisoire. les doigts tremblants et écorchés viennent préparer la peau à la seringue. « prescription médicale. » ment-elle en pointant de la tête l'ordonnance de kaan. et elle pique. veut s'affranchir de toute la douleur qui l'étreint. ferme les yeux. perd la notion du temps. les rouvre. « tu dors ici ? » lui demande-t-elle alors. la voix comme une caresse, alors que son regard anesthésié n'a plus d'yeux que pour elle. viendrais-tu m'aider, jolene, à repousser les démons de cette nuit ?

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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Mer 15 Mar - 18:46

matrone sévère au spleen indolent, crache sa haine sur les pavés dépréciés qui se font légion, les rues ne sont plus qu'un mouroir à ciel ouvert où les étoiles ne sont plus. crache sa haine, mais en silence, voix effacée par les fumées grisées, âcres dans la trachée, détruisent les cordes vocales et les mimiques de sons empoisonnés. muscles endoloris sembleraient se briser à chaque pas, craquement de os en écho au martèlement des phalanges contre la carne bleutée, crac crac, poupée brisée se retrouverait facilement sur la chaussée, corps à découvert, secrets rampants loin de la carcasse déchue, vilains insectes repus des apophtegmes qu'elle ne s'est point gardé de prononcer. véritable créatrice à l'allure de leurs pires cauchemars, ombre informe se tordrait devant les passants, leur arracherait quelques soupirs, quelques désirs. mais jolene attend des cris là où il n'y en a pas, attend du monde qu'il hurle à sa place. cris rauques, cris façon supplice, qu'ils couvrent le silence que n'offre les êtres, qu'ils couvrent le mal-être qui se fait poison. ammoniaque, arsenic, cyanure, de quoi faire plonger les monstres en enfer, trépas soudain et puis, plus rien. jeunesse envolée, de la vingt-quatrième année, il ne reste que miettes à gober, chiffres dépréciés qu'elle se force à ravaler, alors, ils ne sont que de vagues souvenirs. de vagues murmures. un foutu bruit qui se délecte avec envie de sa sanité. bruit des vagues qui dévorent la poussière dorée, celles des canines qui se plantent contre le derme pâli, au choix. poupée est sacrément amochée, il est vrai, n'a plus assez de regrets pour tenter l'éden et son jardin bien gardé, prétend donc avoir une place dans son mouroir préféré, au queens, là où les fantômes sont rois. là, où ils ne s'échappent pas. chiens coincés pour l'éternité, une obole comme laisser-passer, pièce dorée entre les lippes gercées. de quoi attendre la faucheuse patiemment. et si certains attendent, jolene ne prendra pas ce plaisir là, se contentera d'un adieu ou deux, finira sa chute effrénée dans l'océan atlantique. aux côtés des épaves. finira par prendre leur place et c'est elle qu'on viendra admirer sous les flots.
nikita,
regarde moi,
regarde toi.
je me souviens de tes premiers mots,
je ne me souviendrais pas de tes derniers.
des derniers mots amers, jeunette n'a plus d'idées, en réalité. se contente d'hocher la tête, de lâcher soupirs jusqu'à difficilement s'oxygéner, curiosité s'attise quand la reine des nuits n'a plus que cernes et ecchymoses joliment déposés, viennent rendre justice à celle qui a refusé l'oubli. elle n'est qu'une de ces œuvres d'art, de celles qu'on saignerait pour avoir le plaisir d'en montrer l'appartenance, éternité, d'un été ou d'un hiver, on s'égorgerait même sous les yeux des plus fous pour avoir l'honneur morbide de la prétendre à soi. dommage. une prochaine fois, je suppose. pose ses prunelles irritées sur l'objet du courroux, c'est mal connaître la chimère de penser qu'elle oubliera. le départ refusé, l'innocence rejetée, les billets déposés comme offrande pré-payée. tu te fiches de moi? demande avec les billes grandes ouvertes, femme gamine pas totalement mûre emploie les grands mots, s'offusque déjà des confidences à peine partagées. je savais pas. continue l'affamée, distille sa noirceur dans l'atmosphère saturée de thc, odeur douce s'enfonce déjà dans les tissus rustres. que t'étais fiancée. et encore moins avec l'autre sartier. fige, repense aux remembrances d'un autre temps, n'oublie pas. jamais. se souvient de la poudre blanchie, du roof-top artificiel à souhait. sur les lèvres couleur rouge carmin, se dépose le cône si finement roulé, inspire, diffuse le sombre parfum entre les murs désagrégés.
monde semble petit,
minuscule,
queens tombeau,
oui, mais,
à quel prix?
montre déjà soupçons d'une infime jalousie, hausse les deux sourcils avant de soupirer, d'expirer la souffrance d'une âme qui ne cesse de pécher. idéalisée était la version imprimée dans l'encéphale malade, divine nikita à l'indifférence saine, abimée par ceux qui veulent, à tout prix, se l'approprier. et si jolene se fait fervente défenseuse de la camée sacrifiée, sans doute qu'elle aussi, voudrait bien la garder sous le coude. je vois. promesse vole dans l'éther, rattrapée à temps, elle ne pipera mot finalement. en silence, accepte le marché dédaigneux. mais la contre-partie n'est pas si loin, finalement. tu sais... suffit que tu te souviennes de son prénom. que tu l'écrives sur un papier. et puis, j'irai faire un détour. sérieux grandit entre les côtes, le sourire déchire ses lippes quand elle s'imagine l'impur, le sacrifice. l'acte insidieux. un pas vers la folie, un de moins, peu importe, môme veut faire couler l'hémoglobine pour réparer les infâmes blessures. ne trésaille pas quand les prunelles se croisent, réaffirme sa volonté. enfin, passons. alors, elle observe de nouveau le temple aménagé, détourne le regard quand l'aiguille se fait si proche de l'épiderme. phobie des aiguilles se réveille après une injection ou deux, ne se présente plus quand le manque dévore chaque interstice du corps. n'est pas aussi fatiguée que l'amie, se contente de planter entre les orteils, s'attend à l'abject nécrose. oh, madame a des contacts. autre soupir, démontre l'envie, enragée pour si peu, non partage qu'elle s'évertue de ne pas haïr. une dose de plus, une dose de moins, pourquoi se taire pour si peu?
ne partage pas nikita,
tu sais,
j'en ai aussi,
des secrets rien qu'à moi.
les mains dans les poches, sentent les papiers plastifiés qui trônent en plein milieu, l'assurance éhontée de passer une bonne soirée. les sort, finalement, montre avec aisance la quantité déraisonné. j'sais pas. tu comptes me faire payer la nuit? montre les crocs, chienne à la rage malpropre gronde, feint l'hésitation quand la réponse se lit déjà dans les prunelles agrandies. si je reste, t'as intérêt à m'occuper. prévient, se laisse porter, vient s'assoir à côté.
à ton tour, n'essaye pas de m'ennuyer.


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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Ven 16 Juin - 15:00

il y a quelque chose de doux, qui s'invite en même temps que jolene. ses foulures fatiguées cèdent un zéphyr lénitif quand la brise veloutée vient caresser les frissons pour les affaiblir. l'air s'amourache, se meut lascif, fiévreux, envoûtant. devient combustible qui tiédit le cadavre, rend les coulures au sang gâté. pour un instant, il suspend les gangrènes déplorables, cristallise par-dessus le néant tout de l'insalubrité humaine, jusqu'alors vêtue d'infections disgracieuses et de corruptions obscènes. le miasme craint étoupé par la surprise de l'aube, la diversion est telle qu'on croirait voir éclore le soleil à travers les astérisques nébuleuses. telle, qu'eden pourrait faire semblant d'ignorer la douleur des sévices endolories dans son pharynx et celle des brutalités récitées sur sa chair qui offre à voir les branlées - tantôt sèches, tantôt ruisselantes, selon les mesures des meurtrissures de la veille. jolene se fait soie, enveloppe transparente et vaporeuse qui octroie la délicatesse à l'échappée âpre. jolene se fait tulle en mohair et tricote l'espoir au seul effort de sa présence. jolene se fait divine en assouvissant l'ignition avec l'essence qui l'étreint. jolene, jolene est là. et malgré ses trous cérulés couvant la vase, malgré ses poches creusées logeant la fatigue, ses lèvres gercées à force d'embraser la nuit, elle transparait, plus belle, plus héroïque que jamais. la théorie, la formalité, la conception. les trois paradigmes s'accordent pour décréter qu'elle est sorcière, jolene, à s'illustrer plus effective que la médecine. le souffle de tes mots pour berceuse et les mouvements de ton corps pour grand spectacle, pour moi fais de toi le chef d'œuvre qui rendrait vie à mon art d'exister, mon art d'exalter. respire, jolene, et insuffle-moi le dernier soupir que l'on m'a fauché.

le traumatisme est patent, perceptible jusqu'aux séismes épidermiques et auréoles violacées. rapidement, les présomptions tendent à croire que l'amant aurait cogné. finalement, eden ne leurre pas un fiancé si fort intelligent. et quand la promise s'expose, la môme s'offusque de son statut. « tu te fiches de moi ? » et les saphirs gonflent, deviennent plus dures que des diamants, menacent de leur jeune force de fendre le miroir qui jumelle les damnées et de tout faire exploser du verre avant de répandre ses débris acérés quitte à jouer avec. « je savais pas. » continue d'exagérer la puérile. et niki, fatiguée, n'arque qu'un sourcil pour broncher. « que t'étais fiancée. et encore moins avec l'autre sartier. » davantage contractualisée par le talion que par l'amour, jolene n'a rien d'eux à jalouser. « l'amour avec un grand a. » indique-t-elle mystérieusement, sans qu'aucun de ses traits ne tressaille. elle trahit l'ineptie de son idylle en prenant tout de même soin de taire la complexion perverse qui articule sa vie. ainsi la gamine reçoit un nouveau secret, qu'une éternité de nuits blanches ne suffiraient à lui faire percer, mais au moins, elle sait. eden ne fabrique pas l'amour avec sartier. « il t'a sautée aussi ? » finit-elle par s'intriguer. c'est plus fort qu'elle, l'acide lui calcine les lèvres plus vite que la course que son cœur a initié. ses jeux d'indolente déguisés, elle veut crever l'histoire. et tout pénétrer des instants qu'elle aurait partagé avec son sale aimé. qu'en-est-il, jolene, de votre aventure hasardeuse ? qu'advient-il d'elle ? ismaël t'a-t-il alloué une quelconque affectivité ? a-t-il fait émerger en toi l'ombre d'un émoi ? dépéris-tu, toi aussi, de l'avoir rencontré ? elle n'attend d'elle plus qu'une chose, qu'elle dissolve ses défiances pour que l'estime qu'elle lui porte demeure intact. alors elle parle, elle aussi. avoue la colère d'un client. et son inexistence à la mémoire de l'amant. « je vois. tu sais... suffit que tu te souviennes de son prénom. que tu l'écrives sur un papier. et puis, j'irai faire un détour. » encore la fougue infantile fait sourire. criminelle de bagatelle voudrait promettre les coups justiciers. « dis pas de bêtise. à qui penses-tu pouvoir faire peur, kitten ? regarde-toi. » elle la dévisage. crûment. la boufferait si elle ouvrait les crocs. elle la provoque, aussi un peu, s'évertuant sans cesse à éprouver ses limites pour mieux les triturer. pour mieux les apprécier. « enfin, passons. » et eden acquiesce pour empêcher de nouvelles idioties. la peau se prépare à la prescription pernicieuse. « oh, madame a des contacts. » les paupières l'admettent, avant de faire perdurer leur extinction un temps plus long. faut dire qu'elle en connait, niki, des torturés l'aidant à trépasser. et la vacuité paraît, lui dressant un sourire placide qui rêverait de s'évanouir sous terre. mais la dose ne suffit pas. la camée exhale encore. elle subsiste. invalide éternelle.
jolene devrait rester. pour qu'elles s'anesthésient - qu'elles repoussent ensemble les mœurs qui grouillent derrière les murs. la proposition est exprimée. « j'sais pas. tu comptes me faire payer la nuit ? » elle souffle en étirant ses lippes, faisant lourdement tomber sa tête en direction de weisz. « non. c'est fini. j'arrête jolene. » dit-t-elle à nouveau en jurant la fin des trottoirs. la conviction plus intense que la dernière. sûrement moins que la prochaine. « si je reste, t'as intérêt à m'occuper. » menace presque la gamine, qui, plus que de survivre, ressent le besoin de savourer. de quel morceau de moi voudrais-tu jouir, jolene ? duquel de mes fraisils ? jouvencelle nécrophile est la seule à ne pas lui donner envie de rendre gorge. « j'suis pas capable d'te faire rêver. » cauchemar réalistique auquel la môme persiste à vouloir se confronter. « qu'est-ce-que tu faisais dehors aussi tard ? » s'intrigue-t-elle alors, doucereuse, allant chercher ses mèches du bout des doigts pour les effiler avant que son majeur ne glisse jusqu'à son crâne. quel mauvais conte ce soir a fait de toi un stropiat noctambule ? à quelle imprudence as-tu renoncé pour venir te coucher à mes côtés ?

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organe désséché, peinturluré de rouge pour donner l'impression qu'il bat encore.
faire des lignes, et des lignes, encore des lignes, et se les mettre dans le nez.
la môme vagabonde entre l'hostilité des rues, se retrouve toujours dans des appartements inconnus à imprunter un lit.

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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Jeu 22 Juin - 15:43

entre les murs où se dissipe une amère odeur, se découvrent à nouveau deux lionnes à l'appétence certaine pour les mirages. pour ces mots déclinés avec aisance quand ose se dresser le triste crépuscule, sordide se fait alors la délétère valse, s'attend déjà à les voir décrier les cicatrices de l'autre, les fissures cachées jusqu'aux os. qui des deux peut prétendre à la sacrale immortalité ? ne vois-tu pas, nikita, que tes aubes sont si semblables aux miennes ? que nous crevons des mêmes crocs? promises à l'éreintante faucheuse, aux berceaux pierreux où les lettres dorées s'effacent sous les assauts des larmes aériennes, vendues au sordide oubli, tel est le fatal dessein qu'elles s'appliquent à repousser, encore et encore, devenues carcasses mauvaises sur lesquelles le temps n'a plus d'emprise. peuvent se crier libérées, sans doute, se jaugent prisonnières à la solde d'un triste démiurge, pourtant. flétrie s'imagine la chimère, aux idées teintées d'un ocre sombre, à la peau nécrosée par les lumières criardes du queens qui semble s'éteindre, se mourir, à l'image de ceux qui y trépassent devant les orbes ébaubis des passants. condamnés. la fantaisie est gravée dans une carne exsudant la poudre blanchie, dans les méandres d'une matière grise se voulant sempiternels limbes, là où les vices naissent et se meurent, lentement. doucement. comme s'ils craignaient d'être étouffés par de surannées regrets. a-t-on déjà vu une camée craindre le jugement dernier ? coups de griffes sur coups de griffes, s'étiole la légende insinuée dans le creux des frêles bras, presque dissipée sous la couleur guède qu'offrent les iris rougis de celle qui se nomme paradis. eden. nikita. peu importe. je suis là. presque attendrie par les couleurs bleutés apposées sur sa peau vociférant traumatismes et euphémismes, jolene, débarrassée de son exuvie saignée par la cocaïne, n'ose décliner les simulacres qu'entrevoit son égale, l'oasis de paix offerte alors que les cieux s'effondrent, donne un noir de jais à broyer. difficile d'imaginer ça. impossible d'imaginer sa silhouette comblée par les assassins songes d'un sartier en plein déclin, d'imaginer qu'une veule sirène puisse s'abandonner pour ces larmoyantes utopies, aux côtés d'un homme dont l'ichor ne transparaît plus rien. pas une once de folie, pas une once de mélancolie. peut-être sont-ils âmes sœurs, à glaner le mortel ennui. creuse son encéphale à coup de pioche soigneusement exécutés, cherche avec ardeur les souvenirs d'un bilieux passé. jamais. voudrait en rire, en dégueuler son essence salie, mais seules les lèvres se hasardent à esquisser un léger sourire, cachent l'infect bile coincée dans une trachée sédimentée par l'acide nicotine. je l'ai côtoyé assez brièvement. suffisamment, pourtant, pour ne plus avoir à gratter à sa porte quand les vendeurs de rêves s'planquent pour quelques jours. théâtralise avec une mine faussement offusquée les déplorables jours de sa destinée partie en fumée, balance des mots couverts de jolies syllabes édulcorées, polit en silence les armes de son avenir décliné dans les grises cendres, inexistant, finalement. comme ces rêves promis à la force des larmes, envolés. je devrais me douter que nous sommes point la même face d'un miroir brisé, nikita, mais je n'y arrive pas. c'est plus simple, d'essayer de se reconnaître dans chacun de tes mouvements, dans chaque palabre que tu assommes sous mes yeux.

les souvenirs se perdent, vulgaires songes laminés sous les accrocs des substances lénifiantes, implosent dans le creux d'une caboche devenue sérac, imparable aux morsures qu'impose délicatement l'offense exigée. presque amorphe, là, à soupirer contre l'air morose qui s'infiltre dans les poumons saturés, vidée de son kérosène, la matrone courbe l'échine devant ses infimes pulsions, n'est pas sicaire qui le veut. tu crois ? mais la sensation n'accorde qu'une vive douleur, un goût âcre sous les papilles, reste enfantine, jolene, elle qui n'aspire à verser le sang, qu'à couvrir le monde de son salvateur chaos. n'en sois pas si certaine. saccage les illusions posées à même le sol, entre les lattes d'un bois terni par les années, réfute les risibles élucubrations déposées sous le plexus criant à l'agonie, étouffe ses mots contre les bruits ambiants d'une rue qui s'éveille. et à qui devrais-je faire peur ? ne dit-on pas qu'un air innocent est plus utile qu'une gueule cassée ? dis moi, qui de nous deux pourrait fracasser des corps en premier ? les organes se pressent, s'entrechoquent, ne laissent qu'une once d'amertume dans les capillaires dilatées, ferme les lippes, jolene, vœu silence défie les extravagances de la nymphe à la chevelure dorée. à son tour d'oser planter ses canines sur les ecchymoses à peine cachées, de lui offrir un simplet tourment pour l'apaiser. n'est pas comme ça, nikita, peu affaiblie par la méfiance et les mots armés couteaux. se laisserait bercer, oui, entre les légendes sépulcrales que la catin offre et celles qu'elle invente, entre quelques doses de morphine et deux lignes de cocaïne. tu disais la même chose la dernière fois. tu t'en souviens ? pourrait devenir sa marionnette adorée, son pantin bien dressé, peut-être, rien que pour avoir le plaisir de grogner après chaque mensonge qui s'extirpe de ses lippes. tu recommenceras. tu ne sais plus vivre autrement. détachée, presque vaincue, s'adresse au vide néant embourbé entre leurs silhouettes, mélange fascination adoration colère rancœur, ne lui adresse plus un regard. joue un jeu aux règles floues. non. tu ne peux plus. avant, sûrement. quand t'étais encore vivante. s'abaisse donc pour gober une pilule aux symboles colorés, pose le reste sur les genoux de la superbe idéalisée. puis une deuxième. plus rien à perdre. j'attendais que les fantômes se pointent. je l'attendais lui. mais il n'est plus. concède une de ses failles, à la vue de tous, crache sur l'inconscience des âmes aux pensées caustiques, imite la foule, les mouvements déraisons. et toi, qu'est-ce que t'aurais fait sans moi ? prononce moi divine, acclame moi comme ton héroïne.



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paradis d'anthologie souillé par satan. vengeresse viscérale promise à celui qui l'a rendue monstre.
fantôme ambulant qu'on déifie. se dévêt sous les néons et fait ouvrir les cuisses d'une autre à sa place.
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Message Sujet: Re: paradigme (jolene)    paradigme (jolene)  Empty Jeu 29 Juin - 16:27

la douleur perce les secrets. il fait si mal, dans l'obsolescence de cette nuit, que niki pourrait réciter ses mémoires jusqu'aux aurores. jusqu'à ce que le soleil lui rappelle qu'elle vit, qu'elle crève encore. que son âme n'a pas encore été aspirée par les cieux et que son corps appartient toujours au sadisme terrien. squelette grabataire abandonné sur le tissu usé du canapé, la lévitation est incontestable quand la morphine court jusqu'aux organes. le poids entier de l'agression semble se dissoudre à tel point qu'elle ne pèserait plus rien. l'oxygène, le silence, le souffle de jolene. la moindre vibration voudrait lui caresser la peau. choyer le chiffon de chair qui l'habille pour la rendre sublime polichinelle. l'énergie dévorée pacifie alors tout de son cataclysme. panse même les plaies jusqu'aux cicatrices les plus ancestrales. la quiétude illusoire déferle contre tous les espoirs sacrifiés et abandonnés dans les recoins de l'encéphale. et sur ses lèvres, le goût de la douceur. l'ataraxie imaginaire qui la fait subsister sur terre. l'infusion vagabondant en ses veines, la gorge agonisante n'est plus - quand la langue délie les aveux. « difficile d'imaginer ça. » s'insurge la gamine en découvrant la légende. difficile d'imaginer deux antipodes s'être réfugiés dans le cœur de l'autre. l'héritier sartier et la camée immigrée. la fille de putain et la pute de sa mère. l'éther et le pétrole. l'amant et la mort. difficile. et pourtant, nul être ne pourrait s'endenter mieux aux crocs de l'autre. tous deux monstres façonnés à l'inhumanité du semblable, partager leur sang criminel a fait d'eux des indissociables. ils trépasseront ensemble, sinon jamais. condamnés tragiques ou obsessionnels éternels. vivre ne compte plus, s'ils ne peuvent plus faire souffrir celui ou celle avec qui ils vénèrent l'amour blasphème. et eden présentement pâtit, à de nombreuses rues de lui, de l'imaginer avoir une nuit possédé jolene. rien qu'une. une heure même suffirait à lui faire fleurir de nouvelles pourritures sur le cœur. pas toi, jo. pas la porcelaine que je rêve un jour de fendre. pas les yeux du ciel que je voudrais rendre aveugles pour emporter dans ma tombe. pas les lèvres cuisse de nymphe que je finirai par acheter au prix de mon mythe. pas toi, jo. mais surtout, pas lui. je ferais éclater ta céramique en mille morceaux de toi que j'éparpillerais jusque dans les abîmes, si un jour, tu as aperçu les empreintes indélébiles que je lui ai laissées sur la poitrine. j'arracherais les trous d'azur que tu portes et les donnerais à manger aux verrats errants du quartier, pour que tu ne les revois plus jamais. et je finirais par brocher des couteaux sur tes lippes, t'empêchant pour toujours d'oser mêler ta salive à son acide. alors, pas toi, jolene. si tu tiens au vivant, si tu tiens un peu à moi. le myocarde crache à force de bondir au balcon. s'essouffle. tenu en haleine par une vérité que la môme est la seule à pouvoir confesser. « jamais. » ils n'ont jamais couché ensemble. alors, eden respire de nouveau. et jolene, se réillustre beauté doucereuse. satine, jolene, divine. mon cœur re bat pour toi. mais si elle ment, la gamine, les séquelles seront plus acerbes qu'un corps atrophié et jeté aux ordures. elles seront plus extrêmes, moins grâcieuses. portées par une excessive vengeresse, si monomaniaque qu'incorruptible. « je l'ai côtoyé assez brièvement. suffisamment, pourtant, pour ne plus avoir à gratter à sa porte quand les vendeurs de rêves s'planquent pour quelques jours. » elle entend. fait confiance. autant qu'elle puisse le faire. parce que y'a quand même ses ardeurs dérangées qui soumettent les travers de jolene. « il est plutôt mal vu, sur les trottoirs. » auprès des revendeurs et des gangs, veut-elle dire. à tort. juste pour éloigner jolene. « fais attention à toi. » elle ajoute. placide. juste pour éloigner jolene. « si jamais t'es vraiment en galère, j'aurai des ombres à te conseiller. ça t'évitera de t'exposer un peu trop à la lumière. » conclut-elle, la flegme cuisante sur les lèvres. l'indifférence voulant la convaincre de ne jamais retrouver le pas de sa porte. et elle le fera. lui donnera n'importe lequel de ses contacts pour qu'elle demeure à sa place. auprès d'elle. loin de lui.

jolene, reflet du paradis miné. gamine s'amuse à escalader les ruines sans craindre le vertige. et pourtant si eden la rejoint, elles chuteront. dégringoleront ensemble jusqu'à ce que leurs squelettes s'écroulent en cendres. amplifieront les vestiges. et suprêmes sous terre tueront le temps en causant la perte de chaque pas aventureux qui aura osé marcher sur elles. mais eden, cette nuit, n'a pas la force de s'édifier jusqu'à elle. et jolene, recluse au sommet capture le vent, sans poupe. « tu crois ? n'en sois pas si certaine. » se défend la mistone. je crois, que tu es bien trop triste pour tuer. que ta colère se heurterait en vain aux crocs sauvages. que trop de parties de toi se sont éteintes - avec l'amour. avec la drogue. que tu n'es pas si courageuse, jolene, parce que sinon, tu ne te serais pas couchée sur mes côtes. « et à qui devrais-je faire peur ? ne dit-on pas qu'un air innocent est plus utile qu'une gueule cassée ? » insiste-t-elle, piquant l'affection de la sirène ensommeillée. la poupée voudrait se savoir horrifiante, pendant qu'au regard de la vendue, demeure jouet baigneur. « tu as déjà fait du mal à quelqu'un, toi ? physiquement j'veux dire. » les images de violence élémentaire n'arrivent à défiler dans la cervelle. elle est censée être comme elle - assez belle pour tout bousiller mais beaucoup trop pour faire crever. les filles comme elles démantèlent les forteresses et rendent au trottoir leurs citadins, aiment seulement condamner au trépas, ne vont jamais au bout des choses pour blanchir leurs âmes. fatales brouillardeuses, elles effraient parce qu'on ne sait pas. parce qu'entre leurs mains, elles neutralisent le vivant. parce qu'elles sont puissantes, les sorcières censures, et que si elles ne brûlent pas sur le bûcher, c'est que dieu ou satan a voulu les garder. « tu disais la même chose la dernière fois. » fille de traînée ne veut plus en être une, gamine insolente n'y croit pas. « tu recommenceras. tu ne sais plus vivre autrement. » dystopie humaine creuse la terre pour ensevelir les rêves. mais niki, niki elle y croit. parce que la veille on l'a cognée si fort que ça a fait crouler ses mœurs. parce que dans son sang, coule la morphine qui octroie la folie des grandeurs. et parce que, quelque part en son intérieur, dormaille toujours l'eden prêt à s'faire galvaniser. prêt à décimer le queens et ses tenants. « tu verras. » glisse-t-elle avec tant de détachement qu'elle pourrait convaincre. promesse de plomb que son ego démesuré fera tout pour honorer. me paies-tu, jolene, pour cet instant ? non, mes mots ne sont plus à vendre. mon corps ne l'est plus non plus. relève les yeux et regarde-moi, m'offrir gratuitement à ton être qui vaut quelques soucis et intérêts à mes yeux. relève les yeux et regarde-moi, partager avec toi ma vie et son anarchie. maintenant, pourquoi n'y croirais-tu pas ? « non. tu ne peux plus. avant, sûrement. » s'entête la défaitiste. alors en réponse, eden s'approche, eden s'amuse à effiler les mèches brunes, voudrait peut-être en arracher une ou deux pour un rituel vaudou. « j'attendais que les fantômes se pointent. » l'accompagne en n'avalant qu'une seule dragée colorée. veut éviter l'overdose. pense étonner jolene en ne cédant qu'à la moitié de son caprice. lui prouve qu'elle change. pourrait même en prendre soin si ça tournait mal. « comment il s'appelle, ton fantôme ? tu me parlerais de lui ? » tu sais, celui que tu as laissé se donner à la mort. celui qui t'a coloriée en noir et blanc, jo. peut-être aussi celui qui nous a rapprochées. les secrets placebo sucrent l'acerbité de la sorgue. feront bientôt éclore le jour. « et toi, qu'est-ce que t'aurais fait sans moi ? » discrètement, un sourire vient étirer les lèvres gercées. « j'aurais sûrement foiré les dosages. peut-être que je me serais endormie et jamais plus réveillée. » sûrement pas. peut-être pas. je fais de toi mon héroïne, jolene. pour que tu me sauves encore. encore. et encore. jusqu'à ce que je me lasse de ta réalité. jusqu'à ce que tu découvres mon éternité.

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