sounds like a trap (moïse)

sounds like a trap

accoudée sur le petit muret séparant les pavés de la glace, elle s'ennuie. profondément! comme souvent par ces débuts de nuit: où la lune se pointe, que la chaleur s'évanouit. clients glissent, rient d'un amusement glacé. sandy ne peut que se contenter d'observer sur le bas côté. surveiller que le grabuge soit lointain, que les petits ne se fassent pas découper une main: bien qu'à cette heure, le public soit moins diversifié. y a les couples gnangnans qui patinent avant de s'embrasser, les jeunes qui veulent voir leurs copains trébucher, et les abandonnés venant se donner un genre en faisant des figures plus ou moins travaillées. sur les bancs autour, même spectacle à tristement observer. soupir s'échappe des lippes, yeux glissent vers l'autre employé chargé d'encaisser et de distribuer les patins: lui au moins à de quoi s'occuper! mauvaise humeur ambiante, comme flottant au dessus de son nez: faut dire que depuis que la nouvelle est tombée, ses pensées ne savent plus où se placer. faye, faye qu'a tout oublié. faye qu'a été agressé. faye qu'à... faut arrêter de rester figer à y songer, elle le sait! putain... un ongle vient se glisser entre ses lippes, prêt à être rongé. l'toc de stress semble plus que prêt à être assouvi quand soudain...

y a presque du sadisme dans ce qu'elle voit: une joie glaçante de trouver de quoi s'affairer. tant pis pour celui qui va prendre, en contrepartie de tuer son ennui. discrètement, sandy se déplace autour du terrain de glace afin d'atteindre l'autre coté. zieute le gars qu'elle va coincer, très légèrement désolée... regarde le client présumé s'éloigné, l'air tout ce qu'il y a de plus suspect. s'avance encore, sourire camouflé.

-"j'peux savoir ce que vous faites?"

faut dire qu'elle a pas vraiment l'air d'être du staff sandy... y a juste le petit badge sur sa veste qu'indique que si, y a bien un chèque qui tombe tous les mois. pas du genre qu'on remarque de loin la gamine, parfaite pour le taff en question. pour dégoter les profiteurs de l'animation causée par la patinoire pour écouler leur stock de dieu sait quoi.  ouais parfaite pour ça.

tant pis pour toi.

mais en croisant le regard du pauvre gars, le dealer de la soirée... l'empathie la rattrape une seconde, rien qu'une. faut faire son job hein. chacun le sien.


@moïse russel